Le quatrième mur - Sorj Chalandon

Je suis tombé. Je me suis relevé.

J’aime beaucoup Sorj Chalandon, je me suis beaucoup ennuyé au début de ce roman. J’ai failli le lâcher. J’ai continué par pur respect pour lui, et mon dieu, comme j’ai bien fait. Mon traître ou Retour à Killibegs étaient des marathons de l’émotion forte, une longue tension qui vrille les entrailles. Le quatrième mur, c’est un coup de poignard dans le coeur, un seul, très bien amené. Un des romans les plus forts émotionnellement que j’ai jamais lu. Je ne m’en suis pas encore remis.

Après avoir lu une centaine de page, j’ai dit à une amie que j’hésitais à lui recommander. Jugement sévère : “c’est bourgeois, parisien et théatreux”. Et c’est vrai, je le pense toujours, le début est comme ça. Intense, bien écrit, du Challandon, mais … bourgeois. Je commençais à me dire qu’on ne peut pas réussir à tous les coups, même Sorj peut se planter après tout. Mais Le quatrième mur est son roman qui a reçu le plus de prix, et je me suis accroché.

Une fois terminé, je pense que cette première partie est indispensable. Elle donne beaucoup de force à la suite, toute l’action du roman rend la vanité de cette vie parisienne tellement insupportable. Et cette vie heureuse et presque insouciante du début rend encore plus insupportable la cruauté, l’horreur de la guerre.

Ce roman parle de guerre, de massacre, de trauma, d’incapacité au bonheur. Ça fait mal, on souffre avec le héros. J’ai encore un peu mal, et je suis toujours aussi fan de Sorj Chalandon. Je n’ai toujours pas lu un roman moyen écrit par lui. Je vais lire tous les autres pour être sûr.

Le quatrième mur, Sorj Chalandon, 2013, édition: Livre de poche