Printemps silencieux - Rachel Carson

Il était une fois une petite ville au coeur de l’Amérique où toute vie semblait vivre en harmonie avec ce qui l’entourait.

C’est un classique, un texte politique important, mais je n’ai pas vraiment aimé le lire. Paradoxal : je suis d’accord avec tout, je suis ravi que ce livre ait été écrit et qu’il ait eu du succès. J’ai eu du mal à le terminer, c’était parfois une corvée. C’est fait, et je suis ravi de passer à autre chose. J’ai du mal à écrire ce texte, il traîne depuis une semaine. Je vais l’écrire d’une traite pour en être débarassé.

C’est un livre important. Rachel Carson a décrit pour la première fois en détail les ravages des pesticides, et au passage, a écrit un des premiers textes écologiques, certainement le premier à trouver une large audience. Après sa publication, les pouvoirs publics américains ont lancé une enquête et ont fini par interdire le DDT et d’autres insecticides à larges spectres. C’est un livre qui a changé le monde. J’en connais peu à avoir eu un impact aussi clair, aussi direct. Rachel Carson est morte d’un cancer du sein deux ans après sa publication.

Pour la première fois dans l’histoire du monde, tous les êtres humains sont maintenant en contact avec des produits toxiques, depuis leur conception jusqu’à leur mort. p55

C’est important, c’est fort, mais c’est glauque. Ambiance de mort du début à la fin. C’est cohérent avec le sujet, elle n’avait aucune raison de modérer son propos. Son but était de choquer pour changer les choses, et ça a fonctionné. Pour un homme du 21e siècle, les descriptions de l’usage des pesticides dans les années 50 sont hallucinantes. Avec par exemple des épandages de pesticides par avion au dessus de quartiers d’habitation. Attention, enfermez votre chien, si il boit de l’eau dans une flaque après le passage de l’avion, il va mourir. Et l’impact sur vos enfants ?

Rachel Carson décrit une réalité horrible. Des insectes morts, un sol mort, des poissons morts, des oiseaux morts. Des humains qui meurent du cancer. L’humanité entière contaminée.

Ce livre donne envie de ne manger que du bio, d’éviter les pesticides au maximum, de combattre leur utilisation de toute ses forces. C’est salutaire, mais c’est éprouvant. Je me sens comme après un vaccin un peu violent. Je suis content de l’avoir fait, mais je suis encore KO.

Printemps silencieux, Rachel Carson, 1962, Editions: Wild project